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Moussa Sam Daff sur le transfert des services de Dantec à Dalal Jamm

        « Le travail se fait correctement »

Après la fermeture de l’hôpital Aristide Le Dantec, celui de dalal Jamm situé dans la banlieue Dakaroise a hérité de plusieurs services dont l’oncopédiatrie, les activités de chimiothérapie et de radiothérapie entre autres.  La rédaction de médicalactu est allée à la rencontre du directeur dudit hôpital, Moussa Sam Daff. Ce dernier estime que la transition s’est faite toute naturellement et le traitement se déroule correctement malgré quelques dysfonctionnements connus par moment. Entretien….

Dalal Jamm a hérité de plusieurs services de Le Dantec. Comment s’est faite la transition ?

M.Daff : Dalal Jamm a hérité du service d’oncopédiatrie, des activités de chimiothérapie et celles de radiothérapie. Sur le plan de l’oncopédiatrie, tout le service de l’hôpital Le Dantec a été redéployé chez nous.  Le travail se fait correctement et les malades sont pris en charge de manière satisfaisante.

L’hôpital Dalal Jamm a dû aménager et construire de nouveaux locaux pour permettre d’absorber tout le service d’oncopédiatrie et les tarifs sociaux que ces patients payaient à Dantec ont été reconduits. Il n’y a pas de changement sur la tarification.

Pour la chimiothérapie c’est du pareil au même. La tarification est restée la même et une partie du personnel de Dantec est affecté ici en cancérologie.

Malgré une augmentation du nombre de malades reçus en cancérologie, la prise en charge également se passe très bien.

Au niveau de la radiothérapie, la liste d’attente au niveau de Dantec et de Dalal Jamm était quand même assez longue. Les traitements sont faits depuis la fermeture de Dantec à Dalal Jam, malheureusement au mois d’octobre nous avons connu des pannes répétitives de notre scanner simulateur liées à des tensions electriques très élevées.  Durant cette période, nous avons mis à profit pour traiter tous les malades qui étaient sur la liste d’attente. Cette panne a été réglée tout récemment, la simulation a repris et nous allons continuer à appeler les malades pour faire leur séance afin de poursuivre leur traitement.

Parlant de médicament pour la chimio, sont-ils toujours disponibles ?

Il n’a pas été remonté à mon niveau des difficultés liées à une pénurie de médicaments.  Peut-être au niveau de la pharmacie nationale d’approvisionnent (Pna), mais à ce que je sache, mon service de pharmacie n’a pas remonté les informations particulières relatives à une pénurie

 Et comment se fait la gestion des achats des équipements?

 Je pense que par rapport à cette question, elle est globale avec des responsabilités multiples. C’est vrai que dans les commandes, le premier acte de maintenance est l’achat et souvent c’est en ce moment que l’on devra définir un certain nombre de choses. Souvent il y a des équipements que nous, nous achetons et d’autres qui nous sont achetés. Je pense qu’en même que les gens prennent à chaque fois la précaution de voir s’il faut un courant normal, si l’eau qu’on doit utiliser est de bonne qualité, de voir si l’environnement dans lequel l’équipement doit être installé, est adapté.

Souvent, les conditions dans lesquelles, on exploite les équipements diffèrent d’un établissement à un autre, d’un pays à un autre. Il y a la sensibilité de chaque équipement, il y a également les utilisateurs parce que ces derniers ont une part de responsabilité. 

Dalal Jamm connait souvent des pannes de ces matériels lourds. Qu’est ce qui l’explique ? 

On dit que 80% des pannes sont liées le plus souvent aux utilisateurs même s’ils ne le disent pas. A Dalal Jamm, les pannes découlent en général de problèmes de tensions électriques sur élevées. Dans d’autres structures, je ne peux pas affirmer de manière sure qu’elles sont liées à des tensions électriques mais peut être que l’environnement sur lequel l’équipement est exploité n’est pas conforme.  La sensibilité de certains équipements comme ceux de radiothérapie n’est pas comme d’autres qui sont très robustes par rapport à notre environnement.

Mais, en tout état de cause dans nos stratégies d’achat, on prend en compte tous ces aspects, l’environnement, l’eau et l’électricité mais également la formation du personnel. Souvent les pannes peuvent avoir leur origine chez le fabricant ou à l’hôpital mais dans l’un ou l’autre, les équipements forcément tombent en panne. Mais, ce qui est important c’est d’avoir les capacités de les réparer.

Et pour la gestion des pièces de rechange du matériel ?

Les pièces de rechanges ne sont pas toujours disponibles et cela également les fournisseurs ou les responsables n’acceptent pas de les stocker car étant très couteuses. C’est ce qui fait à chaque fois qu’il y a panne et qu’il faille importer l’équipement, il y a des délais d’indisponibilité de ces équipements, de ces pièces qui influent sur la prise en charge des malades.  La première chose c’est de disponibiliser à défaut d’en fabriquer et que les utilisateurs veillent également à mettre hors tensions les appareils après usage. 

Pour un hôpital de banlieue, la tarification est-elle à la portée des populations ?

  Il faut relativiser. La qualité n’a pas de prix en matière de santé. Or, nous savons que Dalal Jamm est dans une zone considérée comme étant la banlieue. Je dois dire que souvent, les gens riment banlieue et pauvreté. Ce qui n’est pas le cas. Dalal Jamm est à côté de la cité Aliou Sow, des Hamo. Ce sont des gens qui sont à revenus intermédiaire et il y a beaucoup d’artistes et de lutteurs qui habitent dans ces zones. Aujourd’hui Dalal Diam doit capter cette clientèle solvable pour équilibrer avec cette autre clientèle à faible revenu. Vous avez-vous-même constaté que l’hôpital est très propre, il y a un système d’accueil et d’orientation mis en place et nous ne recrutons que du personnel qualifié et tout ceci a un coût. En plus nous fonctionnons 24h/24 et tout ceci n’est pas répercuté sur nos tarifs. Comme vous le savez le principe de la tarification est celui de l’encadrement et de la subvention, et comme nous n’avons pas vocation à faire des bénéfices, nous cherchons juste un équilibre de nos comptes.

Denise ZAROUR MEDANG

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